Nous pouvons nous inspirer de la nature qui vit inexorablement ses différents cycles pour nous aider dans nos différentes inexorables transitions.
Voyons ensemble cette source d’inspiration :
Dans la nature, la vie s’éveille, étire doucement ses bras et la vie se construit dans le printemps.
Les arbres verdoyants, les plantes aux couleurs vives nous en mettent plein la vue tout l’été avec un soleil au zénith.Puis, les jeux de lumière se font plus doux et l’automne nous offre un décor réconfortant.Progressivement, le sol refroidit sans qu’on s’en aperçoive vraiment, et un matin, on découvre comme par magie que notre environnement est tout blanc et on se dit avec une joie enfantine « que c’est beau l’hiver» !
La nature fait bien les choses et on accepte avec sagesse les différents cycles car on sait très bien que le renouveau s’en vient et qu’il nous suffit d’attendre pour revivre notre saison préférée.
Nous pouvons faire un parallèle avec notre vie qui comprend de multiples transitions.
Quitter l’enfance pour entrer dans l’adolescence, c’est composer avec un corps qui change, une voix qui mue, des balises de société qui semblent aberrantes : la transition peut être chaotique, complexe ! Être adulte, devenir seul responsable de sa vie peut créer un important stress voir de l’anxiété.L’adulte mature peut trouver exigeant voir épuisant de jongler avec ses différents rôles : professionnelle, parent, conjointe, amie, fille de.L’âge de la retraite peut être un confortable manteau blanc mais le corps qui impose ses limites ne fait pas toujours l’unanimité avec l’esprit qui voudrait toujours et encore !
Il arrive que la nature soit mise à mal à l’intérieur de chacune de ses saisons : pluies diluviennes, débordement de rivières, sécheresse, tornades, tremblements de terre, avalanches, grêles. Dans ces contextes difficiles, exigeants, la nature aura besoin de temps pour retrouver un équilibre, cicatriser son sol.
Ce que je veux vous expliquer à l’aide de mes métaphores, c’est qu’il y a deux niveaux de transitions : des transitions de niveau I et des transitions de niveau II.
Dans les transitions de niveau I, la vie suit son cours, les changements se font dans un environnement stable, les personnes développent de nouvelles capacités et s’adaptent avec une certaine facilité au défilement de la vie. C’est assez naturellement qu’elles adoptent de nouveaux comportements dans les rôles qu’elles ont à jouer. Les deuils qu’il y a à faire se font sans trop de heurts. Dans les transitions de niveau I, les personnes ont habituellement le courage et l’enthousiasme nécessaires pour évoluer normalement.
Dans les changements de type II,la vie ne suit pas son cours tel que prévu. Suite à un choc, les personnes vivent un cataclysme intérieur et se sentent en perte d’équilibre.Le sens et les valeurs des personnes ont été touchées. Elles vivent une crise d’identité. Dans les transitions de type II, les personnes sont très éprouvées et n’ont ni l’énergie, ni le recul pour prendre de grandes décisions.
Quand la nature vit une catastrophe naturelle, elle a besoin de temps pour s’en remettre.
Pour une transition de type II, les personnes auront besoin de temps (deux ou trois ans) pour vivre graduellement leurs transitions. Cette période de maturation leur est nécessaire pour rebâtir leurs repères. Elles auront besoin d’écoute et de compassion ; elles auront aussi besoin de pleurer leur douleur, d’être entourées et d’avoir possiblement recours à une aide extérieure.
Très progressivement, elles vont accepter leur expérience et l’intégrer, trouver le sens ou le cadeau caché dans leur épreuve. Elles vont avoir de nouveaux attachements, envie de nouveaux projets. Le printemps est arrivé !
En tant qu’être humain, nous vivons tous tôt ou tard de telles transitions. Le plus lourd fardeau est d’exister sans vivre nous disait Victor Hugo. Je vous souhaite de vivre pleinement votre vie, peu importe la saison que vous êtes en train de vivre.